Droit d’asile. La France restreint l’accueil

Laetitia Van Eeckhout

Le Monde du 22 décembre 2006, pages 22,23.

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Statistiques et articles sur le droit d’asile en France, rendu plus difficile par le contrôle accru des flux migratoires.
En 2005, 8,2% des demandes ont été acceptées, contre 12,6% en 2002.
Pour la période 2000 / 2005, 18% des demandeurs d’asile se sont vu accorder le statut de réfugié, ou une protection subsidiaire (accordée pour un an renouvelable, et n’offrant que des droits réduits).

Le nombre de demandeurs d’asile a chuté en France, au cours des dix premiers mois de l’année 2006, 22043 demandes ont été enregistrées contre 36844 au cours de la même période 2005, année ou la France, jusque là première terre d’accueil des demandeurs d’asile parmi les pays industrialisés, est passée à la deuxième place après les Etats-Unis et devant le Royaume Uni.
Plusieurs organismes et associations s’en inquiètent.
Le rapport publié le 28 novembre par le CNCDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme) souligne les risques qu’il y a à confondre asile et immigration. Les demandeurs d’asile se heurtent à des obstacles croissants suite aux mesures de contrôle des flux migratoires : politique de visa de plus en plus restrictives, multiplication des contrôles au départ et à l’arrivée, raccourcissement du délai de dépôt de la demande d’asile, nécessité d’attester d’une domiciliation, exigence d’un dossier rédigé en français, instauration en 2005 d’une liste de « pays sûrs »…
Le représentant du Haut Commissariat pour les Nations Unies, M.Boukry, met en garde contre la politique qui se développe en Europe, tendant à « influencer les flux plutôt qu’à préserver les principaux fondamentaux de l’asile ». Il rappelle qu’ »un réfugié n’est pas un migrant ordinaire ».

Frédéric Rousselle / Marika Kovacs

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